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Une vue excentrée » société

Une vue excentrée

Regards de la périphérie

La paille et la poutre

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olivier_anthore on 8th septembre 2009

Un petit billet rapide sur un point d’actualité.

Il semblerait que Lubna Ahmed al-Hussein ait été libérée ce qui est une très bonne nouvelle.

Mais, plutôt que conspuer le Soudan et sans justifier une loi qui choque par sa bêtise, j’aimerais que nous regardions la poutre qui est dans notre œil.

Tout d’abord en découvrant que comme le note Jérôme sur son blog, le pantalon est toujours interdit pour les femmes en France. Une autre information intéressante vient de l’émission, « Du grain à moudre » où on apprend que suite à de fortes de pression des sponsors, aucune joueuse de tennis n’a plus joué en short en compétition depuis Martina Navrátilová.

La manière dont les guignols de l’info traitent une joueuse comme Amélie Mauresmo depuis qu’elle a publiquement révélé son homosexualité montre à quel point une femme, sportive qui plus est, n’a pas intérêt à s’écarter de la norme de l’hyperféminité.

Finalement, notre société est tout aussi normative que le Soudan. La différence tient uniquement à ce qu’on utilise des méthodes moins brutales mais, à mon avis, tout aussi détestable.

Plutôt que de nous moquer de la paille dans l’œil de notre voisin…

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A votre santé

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olivier_anthore on 2nd septembre 2009

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Nous le savons tous, depuis Desproges, l’ennemi est à nos portes contrairement au géranium qui lui est à nos fenêtres.

L’ennemi du jour nous le savons tous aussi depuis Roselyne Bachelot c’est la grippe A et, puisque pour elle le combat est une fête un superbe plan de défense a été mis en place qui boutera certainement le méchant virus hors de France dans la joie la plus totale.

La question que je me pose est : quelle sera la pertinence de ce plan sachant qu’au final, le gros du système d’alerte reposera sur les médecins généralistes ?

Ce qui amplifie mon scepticisme ? La lecture de ce témoignage d’un médecin que je vous invite fortement à lire.

Question subsidiaire : que peux réellement organiser un gouvernement sachant qu’au global il va rapidement manquer des informations pour coordonner ses actions sur le sujet ?

Au final, cela rappelle étrangement une canicule de 2003 de sinistre mémoire ou le gouvernement était déjà passé à coté pour la simple raison qu’il n’avait aucun chiffre pour l’alerter sur la situation.

A votre santé…

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Il était un petit navire

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olivier_anthore on 31st août 2009

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S’il existe une constante dans l’histoire humaine, c’est la quête de sens.

 

Face à des phénomènes incompréhensibles avec nos moyens de l’époque, nous avons créé des dieux, des mythologies, des légendes. Parfois contradictoires, parfois tellement inscrites dans un moment particulier de notre histoire qu’elles en devenaient ridicules ou incompréhensibles quelques années plus tard.

 

Toujours, nous avons eu besoin de mettre une cohérence à ce qui nous entourait en faisant appel, le cas échéant, au merveilleux. Toujours, comme je le signalais dans un billet précédent, nous éprouvons ce besoin d’un discours qui donne un sens à notre environnement et à notre histoire personnelle.

 

En acceptant que, peu ou prou, tout discours sur notre société est obligé de laisser une part au merveilleux, il est intéressant de se demander, dans le discours dominant, quelles sont les éléments de merveilleux et s’ils sont encore crédibles.

 

Un élément de merveilleux du discours dominant depuis les années 80 est le mythe de la croissance infinie. Ce mythe a été particulièrement bien illustré par la finance qui a réussi à faire croire qu’à la bourse les immeubles pouvaient monter jusqu’au ciel. A croire que le mythe de Babel a été oublié.

 

Ce qui rendait ce discours crédible, c’est que malgré la violence sociale qu’engendrait cette course à la croissance infinie, tout le monde semblait en profiter. La crise a mis par terre ce discours mais pour autant, rien de nouveau ne semble émerger de manière tangible.

 

En fait, une parabole qui parait pertinente serait celle d’un bateau à vapeur au milieu de l’Océan. Le capitaine, constatant que les vents et les courants contraires faisait reculer le bateau, réussit à convaincre l’équipage et les passagers qu’il faut que la chaudière dégage plus de chaleur. Comme il n’y a pas de combustibles supplémentaires, la solution tombe naturellement : il faut bruler les canots de sauvetages.

 

Idée géniale, le bateau s’allège et les chaudières dégageant plus d’énergie, le bateau avance beaucoup plus vite. Évidemment, il ne faudrait pas que le bateau coule car ceux qui ne savent pas nager risquent de trouver très saumâtre l’annonce du naufrage.

 

Cependant, tout va bien et, dans le mouvement, on continue de dépecer le bateau de tout ce qu’il contient de bois. Les cabines de deuxième et de troisièmes classes sont les premières à être supprimées, on en arrive même à remettre en cause la nécessité du pont du bateau et déjà en plusieurs endroits l’équipage et les passagers ont fait sauter des lattes.

 

Arrive une tempête et là ça devient beaucoup moins drôle. Pire, le bateau tangue dangereusement et on se rend compte que le pont du bateau avait quand même l’avantage de contenir l’eau des vagues en dehors du bateau.

 

Tout le monde dans le bateau fragilisé par les prélèvements effectués sur son infrastructure souffre du mauvais temps mais le soleil fini par revenir. Dans les cabines de premières classes on retrouve vite le sourire. Tout cela n’était finalement pas si grave. Voire…

 

Le problème est que dans le reste du bateau, les autres passagers doivent toujours vivre avec les paquets d’eau embarqués par le

bateau lors de la tempête et ils n’ont guère les moyens d’écoper. Les écopes étaient elles aussi en bois…

 

J’arrête là la parabole et je reviens dans le monde réel où, normalement, nous devrions considérer ce type de comportement comme aberrant.

 

Cependant, en considérant que la croissance était un objectif en soi sans même se poser la question de la durabilité de notre raisonnement, n’avons-nous pas commencé à bruler notre bateau ? Lieu commun que celui là si l’on écoute les discours de tous les horizons, mais rien de concret ne semble changer pour maintenir le bateau à flot.

 

Cependant, la croissance a l’air de repartir et les banques, présentées comme agonisantes il y a moins de six mois, se préparent à des lendemains qui chantent. Bien sur l’embellie de cet été est fragile pour ne pas dire artificielle. Bien sur les bénéfices des banques sont dus à des salles de marchés équipées à neufs d’ordinateur qui anticipent les demandes d’achat sans créer de richesses. Comme au temps de Potemkine, il ne faut pas regarder de trop près les riants paysages.

 

Mais, dans le reste du bateau, c’est beaucoup moins roses et la colère gronde. En Grèce, la jeunesse se révolte face à un manque de perspectives. En Chine, les « restructurations » ne passent plus. La montée globale de la violence envers les patrons et les cadres en France montrent à quel point. Partout, la petite musique de cette croissance a de moins en moins de crédits.

 

Quelle conséquence en tirer ? Il me semble qu’il faut d’urgence réactiver un projet de société qui remette deux idées anciennes dans leur formulation mais toujours neuves dans leurs applications : l’Égalité et la Fraternité.

 

Sans elles, aucune Liberté ne peut avoir de sens. Une société basée uniquement sur la Liberté serait comme un poulailler libre où les renards libres vivraient à coté des poules libres.

 

Vivant dans un monde fini, il faudra nous poser la question essentielle qui va dominer les années à venir sur la répartition des ressources entre chacun de la manière la plus égale et la plus juste possible. Et, pour finir de compliquer les choses, cette réflexion se devra d’être internationale.

 

Il est facile de se rendre compte que ce genre de position peut vite devenir un vœu pieu plein de bons sentiments. C’est pour cela, les hommes ne changeant pas, qu’il me parait nécessaire de remettre en avant sur le long terme l’idée de l’Europe puissance.

 

Si nous voulons changer les choses et ne pas couler avec le navire, il nous faudra être fort pour remettre le bateau dans le bon sens.

Article intéressant :

 

 

Une crise qui ne règle pas les problèmes qui l’ont générée, par Daniel Cohen

 

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Les théories de la justices de Will Kymlicka

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olivier_anthore on 25th juillet 2009

les théories de la justice

Comme on ne peut pas passer sa vie à colorier des livres, je suis heureux d’écrire que j’en ai lu un. Et un livre de philospohie en plus.

Très souvent en France on résume la philosophie a un questionnement qui tourne autour des sujets du bac. C’est essentiellement des questions sur la science, l’art, la liberté. Sujets important mais pour autant les domaines qu’aborde la philosophie sont beaucoup plus nombreux.

Ce livre est une excellente introduction à un sujet méconnu en France que sont les théories de la justice. Dissipons tout de suite un malentendu : ce livre n’explique pas les théories judiciaire mais expose les différentes théories pour établir une société plus juste.

Will Kymlicka passe en revue les différentes théories en commençant par un grand penseur libéral qu’est John Rawls. Philosophe tellement imposant que quasiment toutes les théories de la justice se sont référé à sa pensée pour la reprendre ou s’y opposer.

Ce que j’ai trouvé passionnant dans ce livre c’est la description détaillée mais avec un véritable souci pédagogique de chaque théorie pour en montrer les tenants et les aboutissants. Kymlicka n’hésite pas à montrer les forces et les faiblesses de chacune de ces théories.

Il met de la clarté et de la distinction là où, surtout en France, on utilise les mots pour obscurcir le discours et rendre incompréhensible les choix politiques.

Car, à mon sens il s’agit là d’un livre à mettre entre toutes les mains des citoyens fatigué d’une vision simpliste dans laquelle on veut les faire entrer bon gré mal gré. Des citoyens qui veulent comprendre où sont les clivages politiques qui peuvent opposer libéraux et libertariens,  qui veulent comprendre ce qu’est une société juste au sens marxiste et communautariens, qui veulent comprendre ce que la pensée féministes remet en cause dans l’organisation de la société actuelle.

Bien entendu ce livre n’est pas parfait. Je noterai deux points pour ma part : un point de vue clairement appuyé sur l’expérience américaines (en particulier pour le chapitre sur le féminisme) et une impasse totale sur l’impact de la crise environnementale sur une société juste.

A lire donc de toute urgence mais en étant conscient que, comme le titre l’indique, cet ouvrage n’est qu’une introduction.

Article intéressant :

Une synthése de la lecture de ce livre par Alain Boyer sur le site Philosophie politique

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Rêver la ville de demain

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olivier_anthore on 13th juillet 2009

Dans le cadre de la biennale de Venise l’année dernière, un concours avait été lancé pour des projets sur la ville de demain.

Beaucoup de projets pouvaient retenir l’attention, pour ma part j’en ai retenu un : Beautiful EveryVille.Everyville
Je me suis permis d’en faire une traduction très libre que je vous livre ci-dessous :

« L’urbanisme à EveryVille (au traditionnel du terme) a échoué.
L’urbanisme traditionnel se compose d’un réseau complexe et des interactions entre l’activité et le lieu. La cohérence de ces deux facteurs a façonné notre pré-connaissance de l’urbanité au fil des générations, même si cette cohérence n’était pas sensible pas au cours du dernier millénaire. Dans les aménagements urbains, comme EveryVille, cette façon «issue du passé» de percevoir l’urbanité échoue car ces lieux ne sont plus déterminés par cette association entre l’activité et le lieu. Ici, le lieu est maintenant associée avec le temps. Ces caractéristiques de l’évolution urbaine contemporaine doivent être prises en compte et être mise à profit.
En ce qui concerne EveryVille, un moyen de toucher l’attention des populations de la ville doit être trouvé. Ce projet offre différentes actions pour EveryVille qui aideront à créer une identité urbaine, sans reproduire les éléments traditionnels de l’urbanisme. EveryVille a pris conscience de ses propres spécificités. Les éléments typique de la banlieue contribueront à la promotion de ces stratégies.
Les stratégies proposées utilisent la subversion, la guérilla et la communication officielle classique.
Pour apporter les services publics au plus près, un container se déplace dans EveryVille, qui change son emplacement en fonction de l’heure et de la fréquentation prévue. Au début, il est recouvert des attributs connus de la municipalité pour obtenir le maximum de reconnaissance. Le revêtement doit être adapté à la mairie du lieu et évolue au fur et à mesure du temps.
D’autres campagnes, comme «Space Invaders» profite du grand nombre d’espaces non utilisés temporairement. Tant qu’ils sont inutilisés des intervenantss peuvent les utiliser pour leurs propres fins.
Il existe également des stratégies que les gens risquent de ne pas reconnaître à la première vue. «Déviation» les guide à leur insu vers certains événements d’Everyville et la campagne «EveryGuerilla » par des actions inopinées (parfois pendant des heures) fait découvrir aux citoyens des aspect inconnus d’EveryVille.
EveryVille est belle! »

Bien sur rien n’est à appliquer tel quel mais rien que des services administratifs mobiles qui se positionnent au plus près des gens selon la journée ça mérite d’y réfléchir non ?

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Le virtuel n’existe pas

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olivier_anthore on 28th juin 2009

Matrix

« Le virtuel possède une pleine réalité, en tant que virtuel. »

Gilles Deleuze, Différence et Répétition.

Voilà un titre qui semble enfoncer une porte ouverte. Aujourd’hui, il est communément admis que le virtuel s’oppose au réel. Le réel est ce qui existe, ce qui se voit, ce qui se touche, ce qui influe directement sur notre environnement. Le virtuel serait alors tout le reste, ce qui n’existe pas, ce qui n’a aucune influence sur la réalité.

Frank Beau dans son livre Culture d’Univers, le définit ainsi : « Le virtuel c’est l’inconnu, l’invisible, l’intangible. […] On dit des rencontres sur l’internet qu’elles sont virtuelles. On ne dit pas de personnes qui se parlent au téléphone qu’elles sont dans le virtuel. ». Nous appelons virtuels ce que nous ne comprenons pas. De notre difficulté à appréhender les choses vient la tendance à minimiser, à croire que le sujet n’est ni sérieux ni important.

En lisant ces articles d’Internet Actu (ici et ici), vous serez peut être amené à remettre en cause la vision de ce que nous appelons aujourd’hui le virtuel.

Bien sur les jeux ne sont pas substantiels, tous jeux, même basé sur des jouets, est essentiellement une construction de l’esprit. De même les relations sur internet se basent aussi pour une part importante sur une intellectualisation. Mais ces relations sont des formes de communications et de même qu’une conversation téléphonique n’est considérée par personne comme virtuelle, ces communications sont de même nature.

Cependant, ce ne sont pas des communications aussi riches. En effet, il est communément admis que 80% de la communication dans une conversation ne se fait pas de manière verbale (avec des mots).

Lors d’une communication « in real life » (je n’ai pas trouvé d’équivalent français à cette expression), la manière de s’habiller, l’odeur, le ton avec lequel vous allez vous adresser à la personne mets une sorte de substance dans votre message et habille votre communication verbale.

En clair, un « je vous aime » prononcé par un homme (ou une femme selon vos préférences) sale, mal habillé, puant et manifestant tous les signes de l’alcoolisme ne sera pas compris de la même manière que prononcé par une personne bien habillée, dégageant une odeur agréable et avec un accent de sincérité. Et ce même si les motivations profondes de chacun peuvent être à l’inverse des apparences.

En théorie, le virtuel empêche cette partie de la communication. Cependant, très rapidement, les utilisateurs ont tourné cette difficulté en enrichissant rapidement les conversations virtuelles. En effet, il y a un langage non verbal dans les communications électroniques. Cela passe, par exemple, par la présence ou non de fautes de frappes ou d’orthographe manifestes dans le texte et par l’utilisation des majuscules. De plus en plus les messages transmis via mail ou messagerie instantanée s’habille d’émoticon, de couleur, voir d’avatar permettant de personnaliser l’expéditeur, voir l’objet mail en lui-même comme dans le cas de la messagerie 3D Mailbox (élue pire application Web par TechCrunch).

Même si le langage non verbal est radicalement différent dans les relations électroniques, il est pourtant présent et même s’il est plus contrôlé par l’émetteur il ne l’est guère plus que dans la communication directe.

Pour en revenir, à mon propos de départ, je trouve qu’il est artificiel de séparer le « réel » du virtuel tel qu’il est fait en ce moment à propos des relations. Une communication, même à travers un jeu, reste une communication.

Ce qui en fait la valeur reste la sincérité et la capacité de chacun des interlocuteurs de l’enrichir et de s’enrichir de cette communication.

A partir de cet enrichissement personnel, l’influence sur le réel se fait par la modification du comportement dans sa vie de tous les jours par les interlocuteurs. Modification qui peut aller de ses habitudes d’achats (grâce au forum et aux avis des autres acheteurs), de vote (comme pour la campagne contre le traité constitutionnel) ou tout simplement en aidant une personne à prendre des décisions structurelles sur sa vie.

Finalement où est la différence ? La distance ?

Le courrier permettait déjà une conversation asynchrone (un des interlocuteurs parle, et attends la réponse de l’autre interlocuteur) avec des gens parfois situé à l’autre bout du monde.

Depuis Graham Bell et l’invention du téléphone, la conversation synchrone était déjà possible à distance aussi.

Le principe des réseaux sociaux qui permettent de mettre en relation des gens partageant des connaissances communes ou ayant fréquenter les mêmes endroits existait aussi. Ainsi que le regroupement par centre d’intérêt.

Ce qui change, par rapport à ces moyens, c’est la simplicité de mise en place et la massification. L’informatique et le réseau fluidifient et facilitent la prise de contact. Ils aident aussi à recomposer rapidement ses contacts selon l’évolution de sa vie et de ses envies.

C’est peut être finalement ce qui pose le plus de problème et donne l’envie de déconsidérer les relations « virtuelles ». Elles sont aussi faciles à rompre qu’à mettre en place. Mais, et les statistiques sur les divorces en sont un indicateur, n’en est il pas de même dans la vie dite réelle ?

Finalement, lorsque l’on veut parler de virtuel, il faut garder en tête la définition qu’en donne Pierre Lévy : le virtuel est une potentialité.

Cette potentialité n’est pas neutre mais pour autant elle n’est ni totalement bénéfique ni totalement maléfique. Et, s’il faut faire preuve de prudence c’est sans doute là que le danger est tapis.

Car, très souvent pour des raisons idéologiques ou commerciale, les potentialités du réseau sont orientés à l’insu même de l’utilisateur.

Que ce soit sur Amazon, lorsque l’on vous conseille un livre lu par un autre utilisateur, ou bien sur Facebook, qui vous suggère régulièrement de nouveaux amis que vous pourriez connaître, des algorithme aveugle cherchent selon des critères de ressemblances à vous faire connaître d’autres gens. Ils obéissent à la même logique, cherchant à rassembler tous ceux qui, au niveau phénotypique, sont semblables.

Sous une apparence de liberté totale, les mondes virtuels pourraient nous enfermer dans des castes tout aussi rigides que celles de l’Inde brahmanique.

Liens intéressants :

L’article communication de wikipedia

World of Warcraft passe la barre des 9 millions d’abonnés

Texte en ligne de Pierre Lévy sur le virtuel

Un texte en ligne qui m’a permis de réactualiser cet article

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internet, vie quotidienne, société

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Reprise en douceur

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olivier_anthore on 27th juin 2009

Un premier billet depuis deux mois de silence. Certes il y a eu la campagne européenne mais il y avait aussi un temps nécessaire de maturation d’éléments personnels.

Je n’ai pas cette chance qu’on beaucoup de pouvoir écrire de manière journalière pendant des mois et des mois. Je suis plus tributaire d’une sorte de respiration qui fais que j’ai envie d’écrire pendant un certains temps et qu’ensuite cette envie me quitte. Pour revenir plus tard.

Aujourd’hui je voudrais juste faire une reprise en douceur en citant un billet de blog qui m’a intéressé sur l’apparition des « hypermondes »

Celà m’a rappellé un vieux billet que j’avais fait et que je vais sans doute chercher à réactualisé à la lumière de ce billet. Lisez le en tout cas, il éveille beaucoup de questions en particulier sur l’influence que pourrais avoir les réseaux sociaux et autres MMORPG sur l’évolution de notre société dans les années à venir.

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…And Justice for all.

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olivier_anthore on 20th avril 2009

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S’il vous faut une preuve que la culture occidentale n’est pas un bloc monolithique, les théories de la justice sont de bonnes candidates pour votre démonstration. Tout d’abord une précision sur le sujet, les théories de la justice dont je vais parler ici ne sont pas les théories qui élaboreraient le meilleur système judiciaire mais bien les théories qui fonderaient la société la plus juste possible.

J’ai découvert l’existence de ses théories, complètement par hasard, sur un très judicieux conseil de lecture d’un ouvrage de référence de Will Kymlicka « Les théories de la justice : une introduction ». Appréciant la philosophie en dilettante et n’ayant pas fini de lire ce livre, je ne me permettrais pas d’en faire une analyse très poussée mais, suite à une question, j’aimerais exposer une analyse personnelle sur la différence entre une théorie de la justice libérale et une théorie de la justice libertarienne.

Mon tropisme personnel étant d’envisager les choses d’un point de vue historique, commençons par nous placer à la fin des années 60 dans le monde Anglo-Saxon. A cette époque, l’état providence était triomphant, les syndicats forts même si politiquement le marxisme était rejeté violemment. L’idée de base de ce « welfare state » était qu’il était possible de distribuer également à chacun ce qui lui était nécessaire pour vivre aisément. Les différences raciales commençaient à s’estomper grâce aux mouvements des droits civiques. L’avenir s’annonçait radieux.

Les années 70 ont sonnées le glas de cette vision optimiste des choses. En effet, le non-dit qui permettait à l’état providence de se montrer aussi apte à répondre aux attentes de tous était une période de croissance telle que rarement connue dans l’Histoire, les fameuses trente glorieuses chère à Jean Fourastié. En effet, cet état providence ne pouvait fonctionner que grâce à une croissance forte, croissance elle-même basée sur une consommation d’énergie fossile à bas prix. Les chocs pétroliers eurent raison de cette illusion et, à la fin des années 70, il devint évident qu’il fallait trouver une autre façon de construire une société juste.

Deux raisonnements se sont alors fait face : les libertariens et les libéraux.

Pour les libertariens, il était important de retrouver une croissance car la croissance permettait de créer des richesses qui ensuite devaient être réparties le plus justement possible grâce aux mécanismes du marché.

Pour les libéraux au contraire, il était important de corriger au plus vite les inégalités non mérités afin de garantir à chacun d’avoir une vie conforme à ses choix.

 

Le succès des thèses libertariennes sur les thèses libérales à l’aube des années 80 est principalement du à une alliance de circonstance avec le courant des néoconservateurs. En fait, les libertariens ne sont éloignés des libéraux que par leur analyse sur les moyens pour rétablir la justice dans la société et leur confiance dans la perfection du marché. Contrairement aux néoconservateurs, les libertariens ne sont pas homophobes, ni sexistes, ni particulièrement racistes. Idéologiquement du moins.

Là où les choses se compliquent un peu, c’est que leur croyance dans le marché et la charge en règle qu’ils ont menée contre l’impôt pendant toutes les années 80 ont entrainé une société fondamentalement inégalitaire et dans laquelle les minorités se trouvaient violemment fragilisées. Les néoconservateurs, se basant sur leur analyse de l’illégitimité de l’impôt comme moyen de rétablissement des inégalités non mérités, en ont en effet profité pour justifier les profits et les positions dominantes dans la distribution des richesses non comme un résultat du déséquilibre des situations initiales mais comme un résultat des choix judicieux des acteurs.

Tout ceci donnait une impression de réussite tant que la croissance, basée sur l’abandon entier des protections sociales, était au rendez-vous.

Cette mascarade a maintenant pris fin, comme nous avons pu le voir lors de la crise financière qui a démontré à quel point la société ainsi construite privilégiait le pouvoir économique en place dans la distribution des richesses et non les choix pertinents des acteurs.

Il est amusant de constater en passant que la France après avoir résisté pendant 20 ans aux sirènes libertariennes a finalement fini par céder lors de l’élection de Nicolas Sarkozy.

Cela relance donc l’intérêt des thèses libérales et de la lutte contre les inégalités non mérités. Le problème de ces théories est leur application. En effet, aujourd’hui, le seul moyen de rétablissement des inégalités que proposent aujourd’hui ces théories libérales est l’impôt. Or, si l’impôt permet éventuellement de rattraper certaines inégalités sur la santé et l’éducation il ne peut suffire à tout.

En effet, les inégalités dues aux sexes, aux préférences sexuelles ou à l’appartenance ethnique ne peuvent pas trouver une solution dans la fourniture de moyens. Il est aussi douteux de penser que l’on peut compenser totalement le handicap par exemple uniquement par des moyens financiers ou alors à des coûts tels qu’il faudrait pénaliser toute la société.

Un autre point est que toutes ces théories n’adressent pas explicitement la problématique de la croissance. En effet, même les libéraux qui réfléchissent sur une société de répartition de biens limités ne se posent pas la question de l’impact sur l’environnement de la satisfaction des désirs des acteurs de la société. Cependant, c’est sans doute la théorie qui s’adapterait le plus facilement à cette prise en compte contrairement aux libertariens qui n’ont d’autres solutions pour satisfaire tout le monde qu’une croissance échevelée.

Ce billet n’est qu’une sorte de note de mi-parcours, et il y a beaucoup de points que je serais sans doute amenés à développer ou à corriger. N’hésitez pas à le critiquer ou à me demander des précisions. J’y répondrais à travers d’autres billets.

Lien intéressant :

Notes de lecture de « Les théories de la justice : une introduction »

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Culture atomique

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olivier_anthore on 15th avril 2009

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Parmi les gourmandises dont j’abuse sans modérations, s’il en est une que je recommande à tous c’est bien la lecture de la revue « Le Débat ».

Dans celle de ce début d’année, vous trouverez une série de textes assez courts qui se répondent autour du livre de François Jullien « De l’universel, de l’uniforme, du commun et du dialogue entre les culture ».

Ces textes parlent de beaucoup de choses de manières très intelligentes et je n’ai guère les moyens d’y ajouter quelque chose mais il y a quand même un point qu’il me semble intéressant de développer.

En effet, François Jullien apporte un distinguo essentiel entre l’universel et l’uniforme. En clair, ce n’est pas parce qu’Harry Potter est disponible partout dans le monde que c’est un texte universel. Cela veut juste dire que l’industrie culturelle a tendance à vouloir uniformiser les goûts et les cultures.

Comment ne pas lui donner raison quand on voit l’impact qu’a pu avoir la télévision sur nos habitudes et qu’elle continue d’avoir aux îles Fidji par exemple.

Cependant, j’aimerais apporter un certains nombre de bémol sur cette vision d’une uniformisation grandissante.

Une première réflexion vient de l’incroyable popularité de Winnie l’ourson dans la culture populaire polonaise. Le livre Winnie L’Ourson a été élu par les lecteurs de la revue « Kanon na koniec wieku » en 1999 parmi les 25 livres les plus importants du XXème siècle. Contrairement à ce que pourrait faire croire une analyse rapide, il ne s’agit pas là d’une soumission à la culture anglo-saxonne car des auteurs comme Boulgakov, Camus et Eco, entre autres, y tiennent leurs places. Non, tout simplement ce texte a été assimilé, les polonais se sont approprié ce héros, ils l’ont naturalisé polonais si bien que pour eux il s’agit d’un héros plus polonais que Britannique.

Umberto Eco affirmait dans sa préface de « Le nom de la rose » : « l’auteur devrait mourir après avoir écrits pour ne pas gêner le cheminement du texte ». En effet, un texte une fois donné à lire appartient à celui qui le lit, pas à celui qui l’a écrit. De même donner à lire un texte de n’importe quelle culture à des représentant d’une autre culture risque fort de réserver quelques surprises. Il y a finalement peu de moyen de savoir par avance ce qui va en être retenu et comment le texte sera effectivement assimilé.

Une autre réflexion est que la tendance actuelle de la technologie, loin de favoriser une uniformisation, favorise au contraire, à travers les outils d’hyper personnalisation, une atomisation de la culture. En effet, nous pouvons définir de plus en plus finement, de plus en plus particulièrement nos goûts, nos attentes. Les arguments d’autorités sont de plus en plus discrédités. Qui parmi vous lis une critique cinématographique d’un expert certifié avant d’aller voir un film ? Qui demande son avis à son entourage immédiat ou à son réseau social ?

S’il y a bien une uniformisation, elle ne se fait pas par une conspiration industrielle mais tout simplement par une dévalorisation du jugement des experts au profit de la « sagesse de la foule ». Ce qui fait la force de cette sagesse c’est qu’elle nous considère tel que nous sommes, en tenant compte de notre spécificité individuelle et pas tel que nous devrions être en tenant compte du standard culturel auquel nous appartenons.

Je devrais dire auquel nous sommes censés appartenir car après tout cette appartenance se devrait d’être explicite et non pas implicite comme c’est le cas très souvent. Il fut un temps où il existait des livres qu’il fallait avoir lus, des films qu’il fallait avoir vus, des musiques qu’il fallait avoir écoutées. Cet ensemble de « must » définissait un standard culturel, une culture « classique » qui, régulièrement, était renouvelée une culture classique nouvelle remplaçant une culture classique ancienne. Ce temps semble maintenant révolu et, paradoxalement, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle.

En effet, à quoi sers cet hyper-choix si pour nous construire nous n’avons que les conseils de gens tout aussi perdu que nous ? N’est-ce pas l’aveugle qui guide l’aveugle ? Ne sommes nous pas passé d’une construction culturelle verticale, presque dictatoriale, à une absence totale de construction ? Je crains pour ma part que ce que François Jullien prends pour de l’uniformisation ne soit finalement qu’une bouillie informe et grise.

Lien intéressant : interview de François Jullien par Philomag

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La citadelle assiégée

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olivier_anthore on 30th mars 2009

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Imaginez une ville de 273 000 habitants défendue par plus de 25 000 hommes qui attend dans la crainte plus de 13 000 envahisseurs.

Quel spectacle digne d’une fresque épique ! Selon les points de vue de la caméra on peut imaginer les vaillants défenseurs face à des hordes sauvages ou, tout au contraire, de joyeux libérateurs venus faire tomber la sombre citadelle.

Cependant, tout ceci n’est pas un film. Cela arrive dans l’Est de la France, à la frontière avec l’Allemagne, dans la bonne ville de Strasbourg.

En laissant de coté les effectifs réguliers de la police nationale et les policiers municipaux, nous arrivons au chiffre impressionnant de quasiment un policier pour 10 habitants.

Il semblerait alors que Strasbourg devrait être la ville la plus sure de France mais en lisant cet article du Figaro, il est permit de penser le contraire.

De même, le G20 à venir à Londres devrait être tout aussi menacé et tout aussi protégé.

Bien sur ce n’est pas la première fois que cela arrive. La première, celle qui a marqué mondialement, est sans contestation la négociation de l’OMC en 1999 qui a donné lieu à la fameuse bataille de Seattle. Cela a continué lors aux tristement célèbres émeutes de Gênes en 2001.

Depuis, le  11 septembre, les diverses lois anti-terroristes et la focalisation sur le radicalisme islamique ont pu faire croire à la disparition du problème mais nous assistons depuis quelques mois au retour de la contestation radicale du système actuel.

Tout d’abord, résurgence des années 70, il y eut la volonté de l’Italie de solder ses comptes d’avec les membres du mouvement d’extrême-gauche. Il y eut aussi la libération des derniers membres vivant d’Action Directe. Et surtout, il y eut cette affaire tragico-comique de l’épicier de Tarnac : Julien Coupat.

Affaire tragique car rien n’est drôle lorsque l’on parle de la liberté d’un homme mais comique au vu du dégonflement de l’affaire au fur et à mesure du temps qui contraste étrangement à la foi du charbonnier de notre ministre de l’intérieur à propos de sa culpabilité.

Non, finalement, en vingt ans rien n’a changé sur ce front là. Tout parait bloqué. La contestation violente continue, s’installe, fait partie du paysage de ce genre de réunion sans que personne ne s’interroge.

Et pourtant. Pourtant nous vivons une crise que tout le monde nous décrit comme cataclysmique, les discours ne cessent de nous parler de refonder les règles du jeu, d’un monde qui ne sera plus jamais le même…

Il me vient parfois l’impression de deux mondes sourds l’un à l’autre, qui ne se comprennent plus, qui ne se parlent plus. Chacun renvoie l’autre à ses turpitudes, dictature de l’argent contre dictature du prolétariat. Comme une continuation vide de sens du 20ème siècle, ce fameux siècle qui est censé être mort lors de l’effondrement des tours.

Finalement, ce blocage semble les maintenir chacun bien en place : ils ne sont que les deux faces d’une même pièce. Si l’un venait à disparaitre, l’autre aurait du mal à perdurer.

Je souhaite pour ma part qu’ils disparaissent ensembles et avec le moins de casse possible. Il est devenu évident à tous lors de l’effondrement des économies planifiées que le marché était le meilleur outil possible. La crise actuelle nous a appris que le marché n’était pas parfait. Il ne peut pas être laissé sans régulation et, surtout, il ne convient pas à toutes les situations.

Dans ce siècle, d’autres citadelles seront à assiéger, d’autres à prendre mais qui auront peu à voir avec celles du 20ème siècle. Nous savons que nous devrons trouver à d’autres manières de produire, d’autres manières de vivre. Nous savons que, étrange retour en arrière, l’accès aux matières premières deviendra primordial et pas seulement pour l’énergie.

Il devient urgent de définir une troisième voie, qui comme les pays non-alignés du 20ème siècle, nous sorte de cette logique mortifère des blocs idéologiques. Car si, comme le disait Térence, rien de ce qui est humain ne m’est étranger  je sais aussi la leçon des siècles passés et de la manière dont sont traités ceux qui vivent dans les citadelles lorsqu’elles tombent.

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