La puissance de la parole
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olivier_anthore on 7th avril 2009
Notre président est en train de faire une spectaculaire remontée dans les sondages ces derniers jours. Il doit ce succès intérieur à une attitude que beaucoup, dont moi-même, avait qualifié de rodomontade.
Mais apparemment son attitude, loin d’être désavoué, le G20 a fini par se rapprocher de beaucoup de ses positions. Les apparences sont parfois trompeuses mais est ce le cas ?
La mesure de ce sommet qu’a mis en exergue notre président, qui demandait une refonte du capitalisme, a été la publication de listes noire et grise des paradis fiscaux. C’est bien. Cela met la pression sur les pays au comportement le plus douteux et, rêvons, une fois ces cas réglés, devrait permettre de mettre la pression sur les autres moins douteux.
Premier bémol, comme le signalait Marielle de Sarnez au « téléphone sonne », ces listes existaient depuis belle lurette sans effrayer personne. Le G20 s’est contenté de les publier. Il est aussi inquiétant de se dire que partant d’une liste noire de quatre noms, il va falloir un nombre conséquent de crises pour que les trente-huit pays de la liste grise reviennent dans le droit chemin.
D’autres mesures, plus techniques, ont été aussi prises sur les normes comptables, sur la vente du stock d’or du FMI et sur l’augmentation des moyens de la Banque Mondiale pour la relance économique mondiale. Beaucoup de mesures qui partent dans beaucoup de directions différentes pour ne pas dire dans tous les sens.
Mais de refonte, point.
Alors ce G20 a-t-il servi à quelque chose ? Paradoxalement, je pense que oui mais pas à l’économie mondiale.
Tout d’abord il a permis à la France et à l’Allemagne de se rapprocher à nouveau. Par là, nos deux pays ont redémontrer à l’Europe cette leçon pourtant si simple que l’Union fait la force.
Ce sommet a aussi permit la résurgence d’une force : celle de la parole.
En période de crise, quand tout semble perdu, cette force réapparait pour changer le cours de l’Histoire. Churchill, de Gaule, Hitler même, en sont des exemples. Quand rien ne semble avoir de sens, les hommes ont besoins d’une parole qui recrée un sens et donne une direction.
Le G20 a permis à cette parole de revenir au premier plan. Est-ce à dire que la parole sarkozienne a sauvé le monde ? Poser la question c’est déjà y répondre.
En effet, il y avait une autre parole à ce sommet. Plus forte, mieux construite et, pour tout dire, plus impressionnante, celle de Barack Obama.
D’un certains point de vue je le regrette malgré mon admiration pour l’homme.
En effet, cette crise se doit d’être une chance pour l’Europe et je voudrais entendre une voix, une parole européenne capable de proposer une autre voie que l’américaine.
Mais cela demande une vision qui dépasse les recettes éculées des communicants et d’économistes passéistes. Cela demande un travail de fond avec des hommes choisis sur leurs compétences et pas sur leur servilité envers le prince.
Aujourd’hui l’Europe a besoin d’une voix et d’une voie. Je veux croire que l’élection à venir permettra de trouver et l’un et l’autre.
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