Retour sur un débat à propos de l’économie sociale et solidaire
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olivier_anthore on 6 juillet 2010
L’intérêt de s’impliquer dans la vie politique est qu’il y a rarement un moment où vous pouvez vous poser pour réfléchir et prendre du recul. La faible fréquence de mes billets sur ce blog n’en est qu’une faible illustration.
Le danger bien entendu est de sombrer assez rapidement dans la dimension purement technique et de ne plus contribuer que pour ses aspects techniques et organisationnels.
Une des phrase qui définit le mieux ce que doit être la politique, je l’ai entendu lors d’une conférence TED : danser sur des flammes tout en regardant la grosse vague venir.
Il y a là selon moi toute la contradiction de la politique qui consiste à gérer le quotidien sans oublier de regarder suffisamment loin dans le futur pour anticiper le gros problème à venir. L’expression montre aussi toute la difficulté de savoir tenir cette position et, si vous voulez vous en convaincre, tentez juste de danser sur des flammes.
Pour garder l’œil sur l’avenir, nous organisons avec la section Modem de Créteil des débats publics sur des sujets divers : la décentralisation, le grand Paris, etc…. Un compte-rendu synthétique de l’avant dernier entretien est disponible en ligne.
Les débats étaient intéressants, et j’y ai participé activement. Je voudrais compléter ma réflexion par rapport à ce qui en a été retranscrit.
L’impression globale est que l’économie sociale et solidaire ne peut vivre que dans un cadre plus global d’économie de marché. Les intervenants ont insistés sur le fait que cette économie ne pouvait pas se substituée à l’économie de marché mais venait la compléter en permettant à des populations paupérisée d’accéder à des outils de marché.
Vu comme cela, c’est assez séduisant mais ça devient plus gênant quand, pour expliquer le succès de la Grammeen Bank et du microcrédit en Inde, les intervenants nous ont expliqué que ce qui assure un taux de remboursement meilleur que dans les banques classiques est l’utilisation de la pression sociale. En clair, en prêtant une somme à un habitant d’un village, tous les villageois sont intéressés à ce que l’emprunteur rembourse et mettent « la pression » car sinon ils risquent de ne pas pouvoir bénéficier du crédit.
En Europe, où la culture urbaine nous a affranchis d’une bonne partie de la pression sociale, cela sonne comme un retour en arrière.
A cela se rajoute que la manière dont les dossiers d’emprunt sont gérés donne l’impression que même si l’emprunteur est responsabilisé, la manière dont il est suivi montre que la frontière est ténue entre le suivi et le contrôle.
A contrario, mettant en avant ce contrôle, les intervenants ne nous ont pas vraiment rassuré sur le fait que ce type d’économie ne peut pas être elle aussi prise de folie.
Une chose qui doit nous rester à l’esprit est que les subprimes, de sinistre mémoire, sont à la base des outils d’accès à la propriété pour les plus pauvres. Les banques Fanny Mae et Freddie Mac, dont les faillites ont contribuées au mouvement de paniques bancaires de 2008, étaient elles aussi des banques à « vocations sociales » créées par le gouvernement américain.
J’en reviens sur une position que m’a enseignée la lecture d’Henry Mintzberg : le problème n’est pas de savoir qui est le propriétaire, l’état ou un actionnaire privé, ni même le but de l’organisation, le social ou le profit. Le problème est que dès que quelque chose devient trop gros, plus aucunes règles ne permet de garantir ni l’efficacité ni la fiabilité d’une organisation. Too big will fail…
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